Cette dernière semaine, on a vu le discours politique glisser dangereusement. On est passé de l'expression d'idées, même controversées mais protégées, à des propos qui frôlent la trahison. Notre indépendance est clairement menacée, et il faut se réveiller de notre longue torpeur. On a été longtemps protégés par « Maman l'Angleterre » – qui est passée à autre chose – et maintenant, notre « Papa américain » semble un peu désorienté, gobant tout ce qui passe sur Truth Social. Il est sérieusement temps qu'on grandisse comme nation.
Comme bien du monde au Canada, j'ai été soulagé de voir le premier ministre Carney tenir tête au président Trump. Exiger un minimum de respect, ou au moins les apparences, de la part des États-Unis envers notre pays et nos dirigeants, ça aide à calmer le jeu et à réparer un peu les pots cassés dans nos relations. Enfin, ça fonctionnait comme ça avant, quand la diplomatie se faisait dans les ambassades, pas à coups de tweets et d'influenceurs.
Mais soyons lucides: les manœuvres pour, ultimement, annexer le Canada sont en marche. La guerre commerciale que les États-Unis nous ont imposée, ainsi qu'au Mexique – une guerre sortie de nulle part et complètement déconnectée de la réalité – fait maintenant des ravages partout dans le monde. Et ça cause déjà de vrais dommages économiques ici, et chez eux aussi. La grosse différence, c’est que nous, n’avons pas voté pour ce chaos, et on n’a pas grand moyen de l'arrêter, à part, peut-être, mettre de la distance avec ce voisin au comportement déconcertant pour le moment.
Quand M. Trump partage une vidéo disant qu'il a fait planter la bourse par exprès, il force ses partisans à choisir entre leur fonds de pension et leur dévotion quasi sectaire. Même si la plupart refusent la pauvreté offerte par un milliardaire narcissique, il y en aura assez pour suivre. Bientôt, on risque d'avoir une masse critique d'Américains prêts à pointer leur colère là où le Président leur dira. Et il faut être naïf pour penser que le Canada n'est pas sur sa liste.
C'est pour ça que les commentaires récents de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, et de l'ex-chef réformiste, Preston Manning, dépassent les bornes. Mme Smith joue parfois un rôle qui rappelle celui des « idiots utiles » de Lénine – ceux qui aident une cause étrangère contre leurs propres intérêts. Chaque voyage aux États-Unis, chaque allusion à un référendum albertin sur la sortie de la Confédération (cette année!), chaque offre américaine qu'elle semble considérer… tout ça affaiblit le Canada face à Washington.
Et M. Manning qui fait du chantage aux électeurs hors de l'Ouest: si on n'élit pas les Conservateurs le 28 avril, ce serait de notre faute si le pays éclate? Un instant! Cette rhétorique-là, ça doit arrêter. Point final. Après avoir passé des années à critiquer la gauche et ses sensibilités à fleur de peau, voilà que la droite nous montre que l'épiderme politique sensible n'est pas l'exclusivité d'un bord ou de l'autre.
C'est quand même fou de devoir le rappeler, mais la démocratie, ça veut dire avoir son mot à dire, pas nécessairement obtenir ce qu'on veut. Et ça marche mieux quand les gens essaient de voir plus loin que leurs propres intérêts et sentiments immédiats, et pensent à leur famille, leur ville, leur province, leur pays: qu'est-ce qui est le mieux pour le plus grand nombre?
La droite a passé son temps à critiquer les politiques identitaires. Alors, pourquoi soudainement, démolir une statue serait inacceptable, mais les désirs particuliers d'un groupe dans une région pourraient justifier de démolir le pays tout entier? Ça fait partie de cette politique un peu infantile où les caprices de quelques voix fortes enterrent ce dont tout le monde a réellement besoin.
Bon, ça suffit. Le Canada, c'est plus vaste que les électeurs conservateurs de l'Alberta, et c'est aussi plus que les manifestants de gauche qui pensent régler les péchés du passé par des actions discutables aujourd'hui. Si on n'est pas capables de tracer une ligne claire et de dire: « Non, l'intégrité et l'indépendance du pays passent avant mes états d'âme sur un pipeline ou une statue », on oublie la chance incroyable qu'on a d'avoir un pays où on peut même avoir ces débats.
Face aux menaces, de l'intérieur comme de l'extérieur, il faut tenir tête à ceux qui sont prêts à saper nos fondations communes dans un accès de colère ou par calcul. Il faut se rappeler les sacrifices des générations passées pour qu'on ait tous le droit de participer à la vie publique. Et il faut agir pour protéger cet héritage, en disant non à ceux qui salissent notre histoire ou qui veulent défaire le pays. Moi, je suis pour le Canada, avec tous ses défauts, et prêt à en débattre avec qui veut pour l'améliorer. Mais quand on commence à dire que ce pays est fini, irrécupérable, là, on dépasse les bornes du débat acceptable. Le temps est venu pour tous les Canadiens de choisir: on est pour le pays, ou contre? Et il y aura des conséquences, d'un côté comme de l'autre.
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